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Aurelie Gaillard

Artiste plasticienne, Aurélie Gaillard, réside à Lyon depuis septembre 1998, elle est née à Besançon en 1971. Au cours de ses études d’art à l’université de Strasbourg, elle a collaboré avec la Galerie du Faisant (expositions en octobre 1996 et septembre 1998).
Sa recherche artistique porte sur les états d’âme du corps humain, sa condition et ses errances, de la maladie à la mort en passant par la joie, la jouissance et les réminiscences de l'enfance. Ses travaux prennent des formes diverses, déclinées fréquemment sous forme de séries. Certaines oeuvres se placent à l'échelle microscopique ou organique, utilisant les motifs de la cellule ou des références anatomiques ; d'autres mettent en scène les corps  de façon à en interroger la perception, à explorer ses mises en cause dans la vie quotidienne et dans l’histoire. Sur un ton à la fois grave et grinçant, elles réunissent des perspectives antagonistes. Elles se traduisent par des réalisations diversifiées, depuis les petits formats sur papier très fin jusqu'à des triptyques de grand format, en passant par des objets insolites ou énigmatiques ( petites sculptures, mobiles, objets détournés ...). Aurélie Gaillard utilise autant les techniques classiques du dessin et de la peinture que le collage ou les moulages ; recourant parfois au crochet, à la couture ou à la dentelle, elle met la minutie au service des déchirures de l’existence. Peut-être une manière, pour elle, de nous inviter à une interrogation critique sur l’indétermination des possibles et les risques d’être au monde.

Politique de l’intimité

« La force de ces dessins déborde la question intime. L’intimité est ce qui ne se laisse pas compter, pas raconter. C’est un moment de partage avec soi dans l’isolement indicible.
La force de ces dessins nous rejoint. Et c’est dans ce sens qu’il faut entrevoir le projet d’Aurélie Gaillard, d’une certaine manière dans une esthétique politique. Il faut du courage pour lever les tabous sociaux, pour dire le mal qui advient quotidiennement aux humains, il faut de la persévérance pour casser les conventions morales. Ce travail vise un débordement du corps, une liberté assumée et entière. Le projet ne peut donc jamais être juste ramené à une sexualité triviale et une fantasmatique primaire. Le plaisir et la douleur s’entremêlent dans un papier froissé, se défroissent, s’incisent jusqu’à l’assomption finale. Il y a dans le noir de l’évocation un éblouissement où le regardeur peut dire oui c’est vrai.
Ce travail qui rencontre le puits de la vie et les traditions enfouies est d’une actualité incroyable. Il nomme la censure, il dépèce l’hypocrisie, il définit le bien être et le mal être dans un principe d’équivalence. Juste du dessin dans le tout technologique qui travaille à la disparition du corps.

Les œuvres d’Aurélie Gaillard se compulsent comme un livre qui n’aurait ni fin ni origine, juste un entrelacs de l’avant et de l’après qui ne nous lâche plus. Voyage qui bouleverse ce que nous croyions savoir et qui, dans l’instant, hallucine la réalité. »

L'art du recueillement (extrait) - Germain Roesz

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